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— Et vous faites ce cauchemar depuis combien de temps ?
— Est-ce que ça a vraiment de l'importance ?
— Monsieur Jenkins, si vous voulez que je vous aide, il faut essayer d'apporter des réponses à mes questions, résonna la voix de Jenna Sollis dans la pièce.
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***Jenna Sollis était ma psychologue depuis maintenant trois mois – trois mois pendant lesquels elle avait essayé de m'arracher des réponses à des questions qu'elle jugeait pertinentes. Enfin de mon point de vue puisque tout était relatif. Selon elle, cela faisait partie d'un processus de guérison. Je devais laisser mes émotions se déployer. Je devais lui parler afin qu'elle puisse m'aider à donner un sens à ce qui m'empêchait d'avancer. A raison de séances auxquelles je ne me présentais pas, ma guérison ne pouvait avancer.
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— Le problème, c'est que je me sens bien, très bien même. Vos séances ne me sont d'aucune utilité, alors je m'en vais, dis-je en me levant de la chaise.
— Et vous le pensez réellement ? me renvoya-t-elle en me fixant.
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***Elle avait cette fâcheuse tendance qui, selon moi s'observait chez tout psychologue, d'analyser chacun de mes mots, comme s'ils avaient un sens caché. Elle posa son carnet et son stylo sur son bureau, se leva de sa chaise et s'approcha de moi.
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— Je vais bien, je vous assure, clamai-je à nouveau lorsque mon côté impulsif refaisait surface.
— Alors pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi continuez-vous de venir ? Il est vrai que vous loupez des séances mais vous êtes venu aujourd'hui alors d'un sens, vous attendez quelque chose de ces entretiens.
— Non, je viens pour ma copine. Je continue de venir ici parce qu'elle veut m'aider même lorsque je lui dis que tout va bien. Si j'arrête de venir, elle m'annoncera peut-être notre rupture et j'ai pas envie de ça. Voilà pourquoi je suis là, voilà pourquoi je me force à venir écouter vos propos inutiles.
— Moi je pense que vous venez aussi pour vous. Quelque part, au fond de vous, ces séances vous font du bien, m'assura-t-elle.
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***Elle me regarda me murer en silence et m'annonça quelques minutes plus tard que la séance était terminée. Cette nouvelle eut le don de me faire réagir au moins. Afin qu'elle me laisse partir au plus vite, j'acceptai un nouveau rendez-vous auquel elle me priait de venir... « Mais, vraiment », insista-t-elle.